Née au Burundi, d’une mère rwandaise et d’un père belge, Dominique Celis a passé son enfance au Rwanda, son adolescence au Congo-Kinshasa, puis vingt ans en Belgique où elle a suivi des études de philosophie, avant de retourner au Rwanda. En donnant la parole à des rescapés et rescapées, elle dénonce dans un roman vibrant le négationnisme du génocide des Tutsis et la banalisation de ce crime contre l’humanité. (Michel Torrekens, Le carnet et les instants)
Ainsi pleurent nos hommes (Roman, Éditions Philippe Rey)
Kigali, 2018. Depuis sa rupture avec Vincent, Erika vit sur un fil, et écrit à sa sœur pour « exorciser de son corps » un amour- dévastation qui l’habite toujours. Elle raconte son histoire, mais également celle des êtres fragiles auxquels elle est attachée, qui eux aussi tentent de vivre. Avec James, son frère second hand, Manzi, le séduisant karatéka, Maman Colonel, Tonton Damas, les cœurs débordants comme la mousse des bières décapsulées au bar L’Église, ils reconstruisent une nouvelle famille qui illumine ce roman.
Extrait de critique:
Si le premier roman de Dominique Celis s’intitule Ainsi pleurent nos hommes, c’est bien à des femmes qu’il donne la parole, ces invisibilisées des guerres des décennies antérieures et dont peu à peu la voix émerge relayée par d’autres pour dire les ignominies qu’elles doivent affronter. Que ce soit en Ukraine, au Congo, en Syrie ou au Rwanda, elles paient un lourd tribut lors des conflits dont les hommes sont souvent les responsables. Ce que Dominique Celis résume, si tant est qu’il soit possible de résumer pareils constats, en ces termes : « Toutes les femmes habitent la frontière entre la vie et l’agonie. Celle du sang menstruel ou de la mise au monde. Dans la hantise des vivres et du couvert. Toutes ! À devoir, en plus, vous protéger, vous rassurer, vous soigner, vous ménager ! »