Née à Antananarivo, à Madagascar, Michèle Rakotoson est une écrivaine, romancière, dramaturge et journaliste malgache.
Issue de la bourgeoisie protestante d’Antananarivo et fortement marquée par le protestantisme et les quakers, elle effectue sa scolarité au lycée Jules Ferry d’Antananarivo. Son père est journaliste, sa mère bibliothécaire.
Elle quitte Madagascar en 1983 pour des raisons politiques et arrive à Paris où elle obtient un DEA. Elle devient professeur de lettres malgaches, journaliste à la radio (RFI et France Culture) et à la télévision (RFO) et responsable des manifestations littéraires à Radio France internationale. Elle se consacre également à l’écriture de l’histoire de son pays, et développe la notion de « mal insulaire », une notion qui aborde des thèmes engagés tels que la colonisation ou encore l’esclavage.
En 2011, Michèle Rakotoson, en collaboration avec Nicolas Vatomanga et son groupe, participe activement à la création d’un concept original : le Projet Slam Jazz (Slamjazz Projekt), une nouvelle forme d’art qui associe le poème improvisé (Slam) avec la musique improvisée (Jazz).
En juin 2012, l’Académie française lui remet la Grande médaille de la francophonie pour l’ensemble de son œuvre. Elle a été nommée Commandeur des arts et des lettres Malgaches.
En mai 2023, elle obtient le Prix Orange du livre en Afrique pour Ambatomanga, Le silence et la douleur.
Ambatomanga, le silence et la douleur (Roman, Éditions Atelier des nomades)
1894, la France s’apprête à envahir Madagascar. Félicien Le Guen, rempli de désirs d’aventures, quitte sa Bretagne pour rejoindre son contingent sur la Grande Île. Tavao, esclave, porteur à Ambatomanga, vit, pendant ce temps, dans la peur tenace d’une guerre imminente. La douleur taraude le peuple malgache, replié dans le silence des dieux.
Lorsque la reine Razafindrahety organise, enfin, une contre-offensive pour défendre ses terres, Tavao rejoint son maître au combat. Loin de sa femme, enceinte, il est confronté aux affres de la guerre. Félicien Le Guen subit, quant à lui, les stratégies des hauts fonctionnaires parisiens, ignorants des conséquences d’un assaut durant la saison des pluies.
Sous une chaleur moite et brûlante, au fil de la traversée lancinante de forêts et de marécages infestés de moustiques, résonne le cri de ces jeunes soldats écrasés dans l’étau d’une colonisation naissante.