Rodney Saint-Éloi est un poète, écrivain, essayiste, académicien et éditeur né à Cavaillon (Haïti) en 1963. Il vit au Québec depuis 2001.
Saint-Éloi est l’auteur d’une quinzaine de livres de poésie, dont Jacques Roche, je t’écris cette lettre (2013, Mémoire d’encrier), qui a été finaliste au Prix du Gouverneur général, et Je suis la fille du baobab brûlé (2015, Mémoire d’encrier) également finaliste au Prix du Gouverneur général, ainsi qu’au Prix des libraires. Il dirige plusieurs anthologies dont Georges Castera, Lyonel Trouillot, Stanley Péan, Franz Benjamin, Laure Morali. Il a également publié le récit Haïti Kenbe la ! en 2010 chez Michel Lafon, avec une préface de Yasmina Khadra.
Il fonde à Montréal en 2003 les éditions Mémoire d’encrier, devenues très vite la référence en diversité et littérature-monde. Il fait découvrir des écrivains de différentes origines (amérindienne, québécoise, haïtienne, sénégalaise, antillaise, etc.) dans une démarche « d’altérités porteuses d’avenirs et de solidarités ». Il « rassemble les continents » tant dans son œuvre que dans sa maison d’édition : cultures, imaginaires, rassemblés et mis en commun pour un vivre-ensemble semble être le véritable combat. Avec Mémoire d’encrier, Rodney Saint-Éloi a contribué à donner de la visibilité à des écrivaines importantes, que ce soit Joséphine Bacon, Naomi Fontaine, Maryse Condé, ou Roxane Gay.
L’œuvre de Rodney Saint-Éloi est traduite en anglais, en espagnol et en japonais.
Quand il fait triste Bertha chante (Roman, Éditions Quebec Amerique)
Dans ce récit admirablement écrit, l’auteur rend hommage à sa mère, Bertha.
Cette grande dame noire à l’énergie et à la générosité exemplaires, « amoureuse de l’amour », vient de mourir. Rodney, son fils aîné, raconte l’enfance bleue au pays natal, leur chemin d’exil, elle à New York, lui à Montréal. Le fils dialogue avec la mère. Lui, il est celui qui a grandi sous la dictature, qui rêvait d’être écrivain et qui parvient à mettre des mots sur la colère, la peine, la joie, le courage et l’amour. Elle, elle est la mère qui porte la mémoire du « pays-pourri » et la lumière de l’espoir.
La parole de Bertha, poignante et belle, fait entendre la musique et la dignité de cet art d’être mère.